Que tu rêves d’une carrière de peintre romantique afro américain sans être jamais sorti de ton trou, ça je peux le comprendre, sortir de son trou ce n’est pas facile. Que tu déformes la réalité du marché de l’art en imaginant qu’un artiste américain emperruqué amateur de bananes puisse pénétrer dans ton trou et te propulser star de la peinture expressionniste américaine, ça non seulement ça je peux le comprendre mais je prendrai ce truc pour de la parodie. Maintenant que tu te mettes à détruire ton propre travail sous mes yeux en me demandant d’être complice de cette mise en scène ridicule, et que face à mon refus de collaborer à cette action pathétique, tu en viennes à démolir le portrait de ta femme comme si la douleur que tu éprouvais en l’exécutant pouvait rendre ta souffrance d’artiste maudit encore plus légitime et authentique, je te le dis clairement là j’en ai plus rien à foutre. La vraie souffrance ce n’est est pas du théâtre. Seulement voila tu t’es permis de foutre une photo de toi dans mon Nikon alors, pour le coup je vais aussi te tirer le portrait. Tu es juste un mec qui vit mal et qui pense que l’art pourrait te permettre capitaliser sur ton mal être pour atteindre la gloire, tu recherches dans l’histoire de l’art des figures qui te confortent dans cette idée à la con ; cette idée est bien entendue rassurante car elle te place dans la position passive du génie incompris qui n’a qu’a attendre sa chance. C’est une position de branleurs absolument méprisable pleine d’idées toutes faites sur des choses auxquelles tu ne t’es jamais confrontées et en plus tu imagines qu’en les commentant avec un ton lyrique cela ferait sens. La vérité c’est que si tu sortais de ton trou avec une telle attitude tout le monde t’enverrait chier. Pour 60 € un psy te l’aurait dit… (Je sais tu vas dire que le psy c’est de la merde…)